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Les premières traces de civilisation humaine sur le territoire du Danemark remontent à une période interglaciaire de l'âge de la pierre. Après l'âge de glace, la surface de terre ferme était largement supérieure à celle d'aujourd'hui, parce que le niveau de la mer du Nord se situait 100 m plus bas qu'actuellement. Les eaux de la Baltique, alors un bassin d'eau douce, s'élevaient 50 m au-dessus de celles de la mer du Nord.
Comme dans le reste de l'Europe de l'Ouest, le repeuplement post-glaciaire à partir des refuges glaciaires est issue majoritairement des chasseurs-cueilleurs d'Europe du sud pendant 5 000 ans. L'unique haplogroupe du chromosome Y est I2. La couleur bleue des yeux et la couleur sombre des cheveux prédominent durant toute cette période1.
C'est à cette époque qu'apparaît la culture de Bromme, encore épipaléolithique (10000–8400 av. J.-C.). Les tribus de cette culture, qui ne demeuraient vraisemblablement que de manière saisonnière dans la région, chassaient encore dans la toundra l'élan, le cheval, le sanglier et le renne. Suivent les Maglemosiens (8400–6000 av. J.-C.), puis les Kongemosiens (6000–5200 av. J.-C.). Si les plus anciens individus du Mésolithique du Danemark ont une diète liée à la chasse, elle se modifie par la suite et cette population a de plus en plus accès aux ressources marines1. Ainsi, les Kongemosien ont une alimentation plus variée, ils consomment également des baies, des noix, du poisson, des crustacés, des oiseaux et des racines. La dernière culture mésolithique, la culture d'Ertebølle (5200–4000 av. J.-C.), caractérisée par des amoncellements de coquilles, a laissé des traces dans le Jutland.
L'arrivée du Néolithique est tardive et est introduite par les populations du courant danubien. Elle a pour conséquence un changement profond de la population de la région avec très peu de contribution de la population de chasseurs-cueilleurs locaux. La diète change également soudainement et revient à une consommation purement terrestre. La proportion de cheveux de couleur plus claire augmente fortement au Néolithique dans la population1.
La culture des vases à entonnoir est la première à pratiquer l'agriculture (aux alentours de -3900).
Le Néolithique au Danemark est relativement court (environ 1000 ans) avant l’apparition de la culture de la céramique cordée et de populations dont l'ascendance est liée à la steppe pontique. Cela se traduit notamment par l'apparition des poignards en silex de la fin du Néolithique. Génétiquement, cela se manifeste également par l'apparition de l'haplogroupe du chromosome Y: R1 et l'augmentation de la taille de la population. La diète en revanche demeure essentiellement terrestre1.
L'âge du bronze danois se situe entre - 1400 et - 450. Les spécialistes pensent que les chars solaires illustrent un important fondement mythologique de l'âge du bronze. C'est à cette période que se forment des communautés rurales notoires.
Pendant l'âge du fer (500 av. J.-C. - 1 apr. J.-C.), le climat du Danemark et de la Scandinavie méridionale devient plus frais et plus humide, limitant l'agriculture et forçant les groupes indigènes à émigrer vers le sud, en Germanie. À cette époque, les habitants commencent à extraire le fer des marais de tourbe.
Les preuves de l'immigration celtique datent de cette période au Danemark et en beaucoup d'endroits de l'Europe du Nord-ouest, leur passage se reflétant dans certains noms de lieux les plus anciens. Pourtant, les spécialistes du monde celte, tel que Venceslas Kruta, signalent que, mis à part le mobilier et les emprunts techniques, la culture locale n'est pratiquement pas influencée. La culture de Jastorf du ive siècle av. J.-C. au ier siècle av. J.-C. attestée au Jutland et en Allemagne la plus septentrionale aurait joué par contre un rôle à la dimension de la Scandinavie pendant son épanouissement.
C'est en 113 av. J.-C. que sont mentionnés pour la première fois les Cimbres et les Teutons, établis dans le Jutland et au sud de celui-ci. L'épuisement de la terre cultivée, les transgressions marines ou autres ondes de tempêtes, l'importance des zones tourbeuses semblent avoir contribué aux migrations croissantes entre les contrées de l'Europe nordique, ou plus simplement hors de celles-ci et aux conflits des tribus teutonnes avec les colons romains en Gaule ou en Italie du nord.
La culture nordique subit fortement l'influence de la civilisation de la céramique méditerranéenne. Au ier siècle av. J.-C., après une lente phase d'expansion sur une grande part du nord de l'Allemagne actuelle, émerge le monde germanique, caractérisé par des langues et des structures familiales germaniques.
Les provinces romaines dont les frontières sont proches du Danemark ont entretenu des relations commerciales avec les peuples danois, attestées par des pièces de monnaie romaine retrouvées dans le pays. La première inscription runique mise au jour date de l'an 200 environ. Du iie au vie siècle, on trouve des traces d'un début de cité majeure à caractère central, qui entretenait des relations commerciales loin à la ronde, au sud-est de la Fionie.
L’âge du fer germanique est une période comprise entre 400 et 800 apr. J.-C., au moment des invasions barbares. Son début est marqué par la chute de l’Empire romain et la montée en puissance des « royaumes barbares » en Europe occidentale. Parmi les restes les plus connus de cette période, il convient de citer les « hommes des tourbières », qui semblent être les corps préservés de deux hommes étranglés, peut-être au cours d'un sacrifice communautaire ou d'une exécution de prisonniers condamnés à mort.
Entre 400 et 500, les Jutes, ainsi que les Saxons, les Angles et les Frisons, colonisent l'île nommée Britannia par les Romains (l'actuelle Grande-Bretagne), en passant par la Mer du Nord.
Les incursions au Danemark depuis le nord augmentent au ve siècle. Les ancêtres des Danois d'aujourd'hui seraient une tribu appelée Daner. Vraisemblablement originaires du sud de la Suède, en particulier de Scanie et du Halland, ils s'installent au Jutland et dans quelques îles de la Baltique occidentale aux alentours de l'an 500. Ils chassent alors du territoire les anciennes tribus germaniques qui s'y étaient installées auparavant. Dès lors, leur nom est appliqué à tout le Jutland par les Germains vivant au Sud.
Pendant la première moitié du vie siècle, l'existence et les faits guerriers des Danois sont mentionnés dans des sources gothiques, franques et byzantines. Parmi celles-ci figure notamment le récit fait par Procope des migrations des Hérules depuis la région du Danube vers le nord. L'un des peuples qu'ils approchent y est appelé les Danoi. Jordanès décrit dans son Histoire des Goths des conflits entre Danois et Hérules. Cet historien est d'avis que les Danois sont des descendants des Suédois. Grégoire de Tours qualifie le roi Chlochilaicus de « roi des Danois » ; c'est l'adaptation en latin du nom vieux norrois Hugleikr, en anglais ancien il se nommerait Hygelac. Le poète Venance Fortunat célèbre, dans ses louanges aux rois francs Clotaire Ier et Chilpéric Ier, leurs victoires sur les Danois.
Comme le rappelle cette facile victoire franque et le viie siècle suivant, les peuples danois des détroits de la mer Baltique sont soumis aux flux humains et à l'influence culturelle incessante et durable des peuples de la Baltique, à commencer par les Wendes et les Slaves. Il ne constitue une menace que par leur instabilité chronique et leur division incessante.
C'est au viiie siècle que se constituent les premières villes. La plus ancienne ville du Danemark est Ribe (sud du Jutland). Les premières traces d'urbanisation retrouvées à Aarhus et à Copenhague datent également de cette époque. Les Danois qui ont mieux su préserver leur langue que leur culture et institution germaniques, seraient les premiers habitants sédentarisés de manière durable sur ce territoire sans être esclaves. Ces petits peuples paysans, organisés en cantons de défense, n'en sont pas moins restés par nécessité des marchands et des guerriers redoutables.
La première union centralisée aurait lieu vers 705. On a dès lors une succession de rois danois2 de caractère plus ou moins légendaire :
Les rois suivants sont attestés par les sources franques, en particulier les Annales regni Francorum, du fait que les Danois ont alors plusieurs occasions d'entrer en relation avec l’État dirigé par Charlemagne :
En juin 826, Harald Klak se fait baptiser à Ingelheim, puis part reconquérir son royaume contre les fils de Godfried. Entre 826 et 829, une partie du pays est évangélisée à son instigation par un moine, Anschaire. Harald Klak meurt en 863.
En 878, le roi Guthrum se fait baptiser avec pour parrain le roi Alfred le Grand.
L'affaiblissement des Francs au cours du xe siècle favorise la monarchie danoise qui réussit à se défendre des invasions venues du Sud. L'union est achevée sous le règne de Harald Ier de Danemark « à la dent bleue », mort vers 987.
Les pierres runiques comme la Grosse pierre de Jelling, sur lesquelles apparaît pour la première fois le nom "Danemark", sont souvent considérées comme l'acte de naissance du Danemark4.
L'entreprise de raids de pillage dès la fin du viiie siècle, de même que la majeure partie de la seconde étape de colonisation et d'installation au long des rivages de l'Atlantique et des mers bordières (actes précurseurs dans la maritimisation du Danemark) est une activité essentiellement privée. Si la première phase de terreur pourrait être décrite sous le qualificatif viking, la seconde phase d'installations des Nortmanni et surtout la soumission de vastes parties de territoire à l'autorité et à l'imposition d'un tribut régalien nécessite un soutien logistique de chefs de guerre et de rois. Le Danelaw, statut légal confondu avec un vaste territoire à l'est de l'Angleterre en témoigne.
Presque tous les villages danois datent de l'époque viking et ont donc plus de 800 ans. Les villages, dont le nom se termine en -heim, -ing(e), -lev, -løse et -sted font partie des plus anciens. Ils apparaissent déjà à l'époque des migrations. Les noms de village contenant -torp et -toft(e) sont probablement arrivés d'Angleterre aux viiie et ixe siècles[Quoi ?], ceux en -by provenant de Suède[réf. nécessaire].
Les villages dont le nom se termine par -rød, -rud, -tved, -holt, -skov, -have et -løkke indiquent que les terres sur lesquels ils se sont développés, ont été gagnées par défrichage au xiiie siècle.[réf. nécessaire]
De nombreuses expéditions vikings sont organisées dès la fin du viiie siècle. Leurs fréquentes incursions désolent surtout la Grande-Bretagne et l'Irlande, puis l'empire carolingien et, dans une moindre mesure, l'Espagne pendant plus d'un siècle. La « Grande armée païenne » débarque en Est-Anglie, conquiert progressivement une partie du territoire (les terres sous leur domination sont alors appelées Danelaw). La domination viking sur une partie de l'Angleterre[Laquelle ?] perdure jusqu'en 1066[réf. souhaitée]5.
Aux environs de 730, les Danois construisent près de Schleswig un important système de fortification pour se protéger des Saxons: le Danevirke, ligne défensive d'une trentaine de kilomètres de long. Vers 800, un roi danois local enlève les marchands internationaux établis à Rerik, alors en territoire slave, et les réinstalle à Haithabu[réf. nécessaire] (aujourd'hui Hedeby).
Dans les décennies suivant l'an 900, le Danemark n'est pas gouverné par un souverain unique mais se trouve au contraire sous l'influence de deux, si ce n'est trois centres de pouvoir. Le sud du Jutland et la cité commerçante de Haithabu (Hedeby) sont entre les mains de rois suédois envahisseurs, dont la présence est attestée par Adam de Brême et par deux des pierres runiques de Haithabu6. Les Suédois occupaient le Lolland. À Jelling, une autre maison royale, venue de Norvège après Adam de Brême aux environs de l'an 900, avait son siège. Il existe en revanche des doutes quant à la domination du Seeland et de la côte de Scanie par Håkon le Bon7.
En 934, Henri Ier de Saxe responsable de l'ancienne marche carolingienne du Schleswig méridional défait Knut Ier à la bataille de Haithabu. Le roi danois vaincu devient alors son obligé, il doit payer un tribut et sa famille est contrainte de se convertir à la foi chrétienne. À la suite de ce traité, les incursions danoises en territoire frison depuis l'embouchure de l'Eider s'interrompent jusqu'en 980. Les Vikings danois semblent s'être alors tournés vers l'est. Une pierre runique[Laquelle ?] de cette époque honore en effet un guerrier tombé en Suède. D'après les annales de Corvey pour l'année 934[réf. souhaitée], "les Danois" s'étaient soumis à Henri Ier. Le territoire exact que cela représentait (en particulier la mesure dans laquelle le Jutland était aussi concerné) n'y est pas indiqué.
On ne sait d'ailleurs pas précisément ce que les gens de l'époque désignaient par Danemark. Les écrits[Lesquels ?] d'Alfred le Grand sur les voyages d'Ottar8 et de Wulfstan, le témoignage le plus ancien à ce sujet, appelaient "Danemark" le sud de l'actuelle Suède, y compris la Scanie, les îles de Falster, du Lolland, du Langeland et probablement aussi le Seeland ainsi que les autres îles danoises orientales. Ce n'est que sur une pierre[Laquelle ?] trouvée au nord du Jutland, datant de l'époque des pierres de Jelling, que le Nord-Jutland est pour la première fois cité comme faisant partie du Danemark, peut-être une conséquence de l'unification sous Harald à la dent bleue. Pourtant c'est au xe siècle que s'impose l'appellation Danemark, qui semble résulter de l'appellation chrétienne et carolingienne de l'ancienne marche des Danes[évasif]. Plus que les Daner mythiques du ve siècle, la racine locative germanique * dan indique que ce sont des habitants du lieu géographique, donc de la Scandinavie méridionale[pas clair].